Plank - Initiations à la Physique
La physique a pour but d'explorer le monde extérieur.
Il n'est pas moins difficile de poser un problème que de le résoudre.
La physique, comme toute autre science, contient un certain noyau d'irrationalité, impossible à réduire entièrement.
Trouver sa satisfaction dans la conscience d'avoir exploré tout l'explorable, en réservant une vénération sereine à l'inexplorable.
Une conception stable de l'univers, tel est le but dont toute science véritable doit tenter de se rapprocher au cours de ses pérégrinations.
Notre façon de parler sera d'ailleurs celle de tous les physiciens quand ils emploient la langue de leur science.
En somme, la physique théorique actuelle donne l'impression d'un vieil édifice vénérable, mais vermoulu, dont les murs commencent à s'effriter et dont les fondements même sont menacés de ruine.
Les faits restent en effet toujours la clef de voûte de laquelle dépend la stabilité de toute théorie, si importante qu'elle puisse être.
Pour le théoricien vraiment digne de ce nom il n'y a d'ailleurs rien de plus intéressant qu'un fait en contradiction avec une théorie jusqu'alors tenue pour vraie, c'est alors que commence pour lui le véritable travail.
Ce qui peut être mesuré doit forcément exister.
Est-ce que nous nous sommes rapprochés d'un seul pas de la nature?
Même en physique, s'applique l'adage qu'il n'y a pas de bonheur sans la foi ou tout au moins sans la foi à une certaine réalité qui nous soit extérieure. Cette foi inébranlable c'est elle qui dirige les impulsions toujours progressantes de notre effort créateur, c'est elle qui fournit l'appui indispensable à une fantaisie toujours prête à s'égarer, c'est elle qui réconforte nos esprits abattus par l'insuccès et qui leur infuse un courage nouveau pour reprendre la conquête de l'inconnu.
Certes, la foi ne suffit pas.
Il arrive très souvent, même en physique, la plus exacte pourtant de toute les sciences de la nature, qu'on étudie des phénomènes dont les lois nous sont encore très obscures.
Comment donc tout cela est-il possible?
Parmi les contrastes que l'on peut observer entre les phénomènes physiques, il n'en est pas de plus grand que celui qui oppose les phénomènes irréversibles aux phénomènes réversibles.
La pensée et la recherche scientifique sont en effet des parties intégrantes de la vie psychologique humaine.
Conscience et fidélité, tels sont les guides que nous devons choisir non seulement sur le terrain scientifique, mais encore, bien au-delà, dans tout le cours d'une vie qui a le souci d'être droite. On ne doit pas certes en attendre de brillantes réussites immédiates, mais plutôt les biens les plus précieux auxquels puisse aspirer notre esprit, à savoir : la paix intérieure et la véritable liberté.
Une loi doit être d'autant plus simple qu'elle est plus générale.
Après quelques semaines qui furent certes remplies par le travail le plus acharné de ma vie, un éclair se fit dans l'obscurité où je me débattais et des perspectives insoupçonnées s'ouvrirent à moi.
Chacun de nous fait partie, sans conteste, du grand univers et par suite se trouve soumis à ses lois comme tous les autres êtres.
Notre âme, au moment de notre naissance est comme une page blanche où l'expérience écrira ses premières lettres.
Seules sont fausses les conclusions que nous tirons de la perception donnée. Ce qui nous trompe c'est notre intelligence et non pas nos sens.
Nous avons beau faire et nous tourner de tous les côtés, nous ne parvenons pas un seul instant à sortir de notre peau.
Pour l'imbécile, le génie demeurera toujours un livre fermé de sept sceaux.
Le but dernier de la science étant de mener jusqu'au bout dans toute sa plénitude la recherche des causes.
Qu'un être placé au-dessus de nous en sagesse de toute la hauteur du ciel et capable de pénétrer du regard tous les replis de notre cerveau, tous les battements de notre coeur, reconnaisse nos pensées et nos actes comme conditionnés causalement, il faut nous y résigner ; mais il n'y a là nul abaissement du sentiment que nous avons de nous-mêmes.
Il se tût et continua de travailler jusqu'à ce que le succès lui donnât raison.
Ce qu'il faut donc avant tout c'est contrôler nos idées initiales et examiner les conséquences qui en découlent.
Non, il n'est pas possible de ranger tout dans le relatif, pas plus qu'il n'est possible de tout définir et de tout prouver.
Nous devons tenir pour très certain que jamais nous ne parviendrons à étreindre véritablement l'absolu.
Toute vie saine et vigoureuse s'épanouit par le travail.
Il n'est pas évident que le monde obéisse à des lois physiques.
Le contenu d'une expérience est d'autant plus riche que les mesures qui en sont à la base sont plus exactes.
Jamais aucune mesure ne pourra nous permettre de savoir si une loi naturelle est d'une exactitude absolue ou seulement approchée.
Il y a, en physique, trop de temps perdu à la recherche de la solution de pseudo-problèmes.
Ceci ne va pas sans provoquer chez celui qui cherche sérieusement à se rendre compte de ce que sont les choses en réalité un sentiment de gêne pénible et même insupportable à la longue.
Je n'ignore pas que c'est assez difficile.
Il serait souhaitable que les idées et les intuitions de nos grands philosophes fussent étudiées avec attention.
La raison nous dit que les lois de la nature ne surgissent pas d'un pauvre cerveau humain, qu'elles ont existé avant que la vie soit apparue sur la Terre et qu'elles existeront encore quand le dernier physicien aura disparu.
Il n'existe même pas de preuve purement logique de l'existence du monde réel.
Il n'y a qu'à se faire une idée raisonnable de l'univers.
La meilleur conception de l'univers est celle qui porte le plus de fruits.
Nous voyons la science progresser toujours davantage dans la mesure où, adoptant des formes de plus en plus abstraites, elle s'éloigne toujours davantage du monde sensible.
Peut-être même est-ce une vraie bénédiction pour l'humanité, engagée dans la voie du progrès, que la palme de la victoire se trouve sur un terrain inaccessible. Grâce à cette circonstance, nous voyons l'homme prendre soin de maintenir et cultiver ses deux plus nobles instincts : l'enthousiasme et le respect.
C'est un monde étrange que celui où nous vivons.
La première idée qui nous vient à l'esprit sera de nous tourner vers la plus exacte de toutes les sciences : la physique.
Le travail scientifique doit donc être conçu comme un effort vers un but qui ne sera jamais atteint ; car il est inaccessible par principe. Ce but est de nature métaphysique, il est donc au-delà de toute science.
Un événement est conditionné causalement quand il peut être prédit avec certitude.
Pour tous ces hommes, le dévouement à la science a été, consciemment ou non, la conséquence d'une croyance inébranlable à l'existence d'un ordre raisonnable dans le monde.
Le principe de causalité s'empare de l'âme de l'enfant à son premier éveil et il lui met sur les lèvres son éternel pourquoi
. C'est aussi ce principe qui accompagne toute la vie du savant et lui pose continuellement de nouveaux problèmes à résoudre.
Dans la science aussi s'applique l'adage : La fortune sourit aux audacieux
.
Ce qui est enseigné à l'école est moins important que la façon dont on l'enseigne.
Auteurs cités
OTTFRIED EPHRAIM LESSING : Ce n'est pas la possession de la vérité qui fait le bonheur du savant, c'est l'effort qui le porte dans le sens du succès : car tout arrêt fatigue et énerve à la longue.