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Kersauson - Vieil Océan



Il y a un moment où les choses ne dépendent plus du tout de l'homme, elles ne dépendent que de ses souhaits, de ses vœux, de ses prières. Elles se sont affranchies de son jugement, de son travail et de ses efforts. Il faut toujours qu'il y ait un peu de magie quelque part pour que ça continue à marcher.

Ces moments où l'extérieur a tellement de puissance qu'il ramène à la vie intérieure sont des instants précieux dans une vie. La sagesse est de savoir ne pas les rater.

J'ai toujours raisonné comme si la vie nous était seulement prêtée.

J'ai toujours pensé que je pouvais tout perdre...

Mais nous ne savons jamais grand-chose et nous ne comprenons encore moins.

Parce que j'ai toujours eu la conviction que la vie était précaire, j'ai toujours cherché à avoir une vie qui me ferait battre le cœur.

Je pense que la vie réelle est dans la solitude. Parce que tout ce qui est important dans la vie se passe seul. Même le voyage de l'amour est un voyage en solitaire...

Traînant mon baluchon de rêve et de chagrin, je suis une âme qui erre sur l'océan à la frontière des vivants et de l'éternité.

Quand les hommes vont au bout des choses, au bout de leurs convictions, c'est peut-être le seul moment où ils ne sont pas trop minables.

Dans tout ce que nous faisons, tout ce que nous réussissons, le travail, la volonté, l'acharnement... tout cela compte certainement... mais si la chance n'est pas avec nous, rien ne se passe.

Le tabac, il n'y a pas meilleur pour la santé mentale !

Nous vivons dans une société qui est obligée de bâcler la réflexion sur la nature humaine. Il lui faut vivre avant de réfléchir.

Chacun d'entre nous est une histoire, avec une naissance non voulue, une mort généralement non souhaitée, et entre les deux des rêves, des souffrances, des chagrins, et parfois un peu de bonheur.

Il faut se servir de la mort pour vivre. Il faut se servir des gens qu'on a aimés et qui sont morts pour essayer d'avoir une vie moins conne.

Profiter de la vie, c'est être digne, conscient, exigeant. Ne pas se plaindre, jamais, tant que l'on a la vie pour nous.

Kersauson - Homme libre...



J'aime me lever et regarder la bouille ronde du soleil escalader l'horizon.

L'homme ancien travaillait pour se nourrir. L'homme moderne s'épuise pour s'acheter des téléviseurs, des voitures, des ordinateurs qu'il envoie à la casse et qui engendrent des populations entières d'imbéciles.

Pour vivre à deux, il faut une énorme intelligence et une énorme complicité.

Mon ordre mental m'entraîne à penser, réagir, vivre, décider seul.

L'homme est souvent décevant, mais parfois époustouflant.

Rien n'est plus abominable que de renoncer.

Je souffre, mais je suis ravi. Je ne me plains pas : j'ai le bonheur d'avoir pu choisir mes contraintes.

Même dans la difficulté, même dans l'adversité, même dans la déception, je sais que rien de ce que je subis n'est inutile.

De la démence. Ou de l'inconscience. En tout cas, du grand art.

Ceux qui n'ont pas partagé la sublime anxiété celle qui donne envie de retrouver le sens de la prière de l'homme confronté aux éléments ne peuvent pas comprendre.

En mer, c'est la vraie vie : celle de la dignité et de la responsabilité.

C'est très joli, mais je m'en fous.

Nous avons souffert, comme seuls savent souffrir les hommes sincères quand ils aiment.

Ce sont des servitudes et des inquiétudes constantes, mais je ne les échangerais pas pour tout l'or du monde.

Kersauson - Mémoires salées



Le drame de l'éducation provient du fait que l'on est façonné par des sous-hommes. Par des gens qui ne règlent leurs conflits qu'à travers des enfants. De cette lâcheté-là, il n'y a rien à sortir.

Le sommeil est toujours coupable, de toute façon, telle une absence. Etre debout la nuit, c'est un peu plus que vivre. C'est l'idée la plus belle que je me fais du luxe gratuit, le plus riche.

Personne n'est dieu, dans ce monde pourri d'imperfection.

Vers vingt ans, un homme éprouve le besoin de se donner à fond. Il est rare qu'il puisse jouer cette carte très longtemps. Pour moi, cela va durer des années.

Muet. Hyperconcentré. Je n'entends qu'un bruit. Il me gêne. Soudain je réalise. C'est celui des battements de mon propre cœur.

Je pense que l'on paie toujours sa solitude. A long terme, empêchant les échanges extérieurs de pensée, elle ôte toute censure, laissant la porte ouverte aux divagations, aux folies douces.

On ne peut pas vivre au milieu des fleurs et des filles. Ce n'est pas notre destin, nous avons besoin de combats. Depuis l'aube des temps, nous nous bagarrons contre la nature, nous luttons. Il nous faut des choses à accomplir, à transformer, à surpasser même, pour que ça bouge.

Peut-être ce qui me tira d'affaire fut ma volonté opiniâtre de rester un nomade, quoi qu'il arrive. Je me suis toujours senti de passage sur la Terre, acceptant de me fixer nulle part. Persuadé que le seul rôle viable est celui de visiteur de cette réalité, d'être le touriste de sa vie, sans cesse curieux, en mouvement, étonné, cherchant toujours à la comprendre, et parfois aussi, même un peu trop souvent, à l'oublier...

L'amour pour une femme n'est qu'une projection unique, individuelle. Généralement momentanée, hélas, parvenant à la rendre sublime à notre seul esprit. Sans avoir forcément de rapport avec ce qu'elle est, réellement.

Les cimetières sont des scandales à mes yeux, des impostures, les enterrements me paraissent ridicules, une fois que l'esprit a quitté le corps, que l'individu est mort, la viande n'est plus bonne qu'à jeter aux chiens.

C'est sur les coups durs que l'on juge les gens.

Commander, c'est aller vers la solitude.

Il est possible de tout faire dans la vie, absolument n'importe quoi, mais jamais avec n'importe qui.

Il n'y a aucune rencontre dont je me souvienne, avec une femme, qui ne m'ait pas rendu moins con.

La navigation dans l'amour est non moins périlleuse que sur la mer.

Une femme est une brèche dans le monde sordide. Je les perçois comme des abris ou l'on s'arrête, pour prendre autre chose que des coups dans la gueule.

Le sexe est tout, sauf un abrutissement. C'est par là que circule le non-dit. C'est là que réside l'expression de ce qui n'est pas perceptible, autrement.

L'amour physique est une des rares activités humaines qui peut se prendre enfin- au premier degré. Il était temps.

Le ventre n'est jamais une finalité. C'est toujours l'âme qui l'est. sinon les gonzesses deviennent comme des sandwiches, inutiles en dehors des heures de repas.

Mais de même qu'on ne se balade pas toute la journée avec sa gamelle du repas de midi, on ne va se trimbaler tout le temps avec une fille que l'on ne va que baiser!

Il y a presque toujours une femme complice, derrière chaque homme important.

A mes yeux, je ne crois pas qu'il y aurait quelque chose de plus triste qu'une terre sans femmes. Elle deviendrait un monde sans rêve.

A mon avis, le paradis terrestre, ce fut quand Eve arriva. Et l'enfer, ce fut lorsqu'Adam en prit l'habitude.

Et puis, lorsque l'on aime une femme, elle devient vraiment la plus belle au monde. La question ne se pose plus. Les autres n'existent pas.

L'amour est un sentiment particulièrement artificiel, qui se nourrit voracement d'émotions particulièrement naturelles.

Le talent ce n'est pas chose facile à gérer.

En France, [...] fort souvent les gens n'acceptent plus d'être drôles. Car se montrer ainsi, c'est risquer d'être pénalisé. Si l'on est un marrant, on est un con en sursis, il y a un interdit, autour du ridicule.

Après un coup dur, rire, ne fût-ce qu'une minute est un cadeau encore plus énorme, merveilleux, que lorsque tout va bien.

Pour moi, un homme dépourvu d'humour est un homme dangereux. Comment pourrait-il faire face à sa vie au premier degré ?

Pour moi, l'effet comique est un prout du cerveau qui sent fort bon. C'est indispensable. Une forme de savoir-vivre, valable en toutes circonstances.

Un pharmacien est presque toujours quelqu'un de prétentieux.

La plupart des gens vraiment très drôles sont souvent ceux qui ont à se faire pardonner d'être moches, ou de ne pas être ce qu'ils auraient voulu. Au fond d'eux-mêmes, ce sont des tristes, beaucoup trop lucides.

Je pense que rien de ce qui est profondément important pour l'homme n'appartient au rationnel.

Je hais l'ordinateur, je le vomis.

Un homme politique, c'est un cerveau bien mou, dans un château fort bien dur.

Entre le rêve et la réalisation, la perfection n'existant pas, ce n'est pas parce qu'elle ne sera jamais atteinte qu'il faut renoncer à l'obtenir.

La mort doit être affrontée de visu, c'est elle qui donne la conscience du réel, la beauté du combat à vivre, elle approfondit l'enjeu.

Il n'y a que dans la mesure où on accepte que le pire puisse arriver que l'on sait qu'on peut avoir le meilleur.

Auteurs cités

LA ROCHEFOUCAULD: Beaucoup d'êtres ne tomberaient pas amoureux, s'ils n'avaient pas entendu parler d'amour !