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Einstein



L'invention n'est pas l'oeuvre de la pensée logique, même si le produit final est inséparable d'une mise en forme logique.

Ceux qui ne sont pas assez forts pour triompher seuls de la dureté de l'existence cherchent dans la foi un réconfort à leur misère, comme cela s'est toujours fait.

Vouloir la pensée pour elle-même, comme la musique !

Pour un homme dans mon genre, il se produit un tournant décisif dans son évolution lorsqu'il cesse graduellement de s'intéresser exclusivement à ce qui n'est que personnel et momentané pour consacrer tous ses efforts à l'appréhension intellectuelle des choses.

Il devait donc y avoir derrière les choses quelque chose de profondément caché.

C'est une grave erreur de croire que le plaisir d'observer et de chercher puisse être induit par la contrainte ou par le sentiment du devoir.

Il est souvent, et peut-être même toujours, possible de continuer à adhérer à un fondement théorique et général en lui ajoutant des hypothèses artificielles qui permettent de l'adapter aux faits.

Car ce qui est essentiel dans l'existence d'un homme comme moi, c'est ce qu'il pense et comment il le pense, et non ce qu'il fait et ce qu'il éprouve.

A l'époque où j'étais étudiant, c'est la théorie de Maxwell qui était l'objet de notre fascination. Ce qui nous semblait révolutionnaire, c'est le passage des forces à distance aux champs en tant que grandeurs fondamentales.

... venant d'un empirisme plus ou moins machien, le problème de la gravitation a fait de moi un rationaliste croyant, c'est-à-dire quelqu'un qui cherche la seule source sûre de la vérité dans la simplicité mathématique.

La théorie de la relativité restreinte est redevable de son existence aux équations de Maxwell. A l'inverse, c'est seulement à l'aide de la théorie de la relativité restreinte que l'on peut, d'un point de vue formel, comprendre ces dernières de manière satisfaisante.

Il me vint alors une idée.

La physique est une tentative pour appréhender ce qui est de façon conceptuelle, comme quelque chose de pensé indépendamment du fait qu'il soit perçu.

Une théorie peut être vérifiée par l'expérience, mais il n'existe aucun chemin menant de l'expérience à l'établissement d'une théorie.

Cet exposé aura atteint son but s'il a montré au lecteur comment les efforts de toute une vie sont liés entre eux et en quoi ils m'ont conduit à avoir un type bien particulier d'espérances.

Comme notre situation est étrange, à nous, enfants de la terre ! Nous ne faisons que passer. Nous ne savons pas pourquoi nous sommes là, même si parfois nous croyons le sentir. Mais par notre vie de tous les jours, sans qu'il soit besoin de beaucoup réfléchir, nous savons une chose : nous sommes là pour les autres.

Il me vient chaque jour, à d'innombrables reprises, la pensée que ma vie sociale et intime repose sur le travail des hommes d'aujourd'hui et de ceux qui sont maintenant disparus, et que je dois m'efforcer de donner dans les proportions dans lesquelles j'ai reçu et je reçois encore.

J'ai aussi la conviction qu'un mode de vie simple et modeste est bon pour chacun, pour le corps et pour l'esprit.

La question du sens ou de la finalité de mon existence et de l'existence en général m'a toujours paru, d'un point de vue objectif, dénuée de signification.

Le plaisir et le bonheur n'ont jamais constitué à mes yeux une fin en soi (je nomme aussi cette base éthique l'idéal du troupeau de porcs). Mes idéaux à moi, ceux qui ont toujours éclairé mes pas et aiguisé mon appétit et ma joie de vivre, s'appellent bonté, beauté et vérité.

Si je n'avais pas eu pour occupation la recherche de la vérité objective, de ce qui est à jamais inaccessible, en art comme en science, la vie m'aurait paru vide.

Les fins auxquelles tendent ordinairement les aspirations humaines : la propriété, la réussite sociale, le luxe, je les ai toujours considérées comme méprisables.

L'héroïsme sur ordre, la violence sans raison et le déplorable patriotisme, avec quelle hardeur je les hais, comme la guerre me paraÓt vulgaire et méprisable ! J'aimerai mieux me laisser couper en morceaux que de prendre part à une activité aussi misérable...

La plus belle expérience que nous puissions faire, c'est celle du mystère de la vie.

Je ne peux davantage ni ne veux imaginer un individu qui survive à sa mort corporelle; je laisse aux âmes faibles de telles pensées, dont elles se bercent par crainte ou par un égoïsme ridicule. Il me suffit, quant à moi, de songer au mystère de l'éternité de la vie, d'avoir la conscience et l'intuition de la merveilleuse construction de l'étant, et de m'efforcer humblement de comprendre une parcelle, si minime soit-elle, de la raison qui se manifeste dans la nature.

Rendre intuitive une théorie, c'est donc représenter cette masse d'expériences dont l'ordre schématique est fixé par la théorie.

Le mathématicien sait des choses, incontestablement, mais ce ne sont incontestablement pas celles que l'on veut de lui.

Le chercheur part donc toujours des faits, et le but de ses efforts est de les relier entre eux.

Mais on ne peut jamais prouver la vérité d'une théorie.

En se consacrant en silence aux objectifs éternels qui sont communs à tous les hommes de culture, on contribue plus efficacement à la guérison politique de notre époque qu'en se répandant en considérations politiques et en professions de foi.

Mais que personne ne vienne à penser que cette théorie, ou une autre, quelle qu'elle soit, puisse jamais, à proprement parler, supplanter la grande oeuvre créée par Newton. Ses idées, par leur grandeur et leur clarté, garderont, en tant que fondement de toute notre conceptualisation dans le domaine de la philosophie de la nature, leur éminente signification pour l'éternité.

Nous ne nous posons plus la question de la vérité d'une théorie, mais de son utilité, de son efficacité.

Aucun de nous ne désespère au vu des énigmes et des discordances que nous présente la nature. Mais je crois que cet optimisme ne repose pas, chez les gens de notre génération, sur une sous-estimation des difficultés.

N'écoutez pas ce qu'ils disent et tenez-vous en à ce qu'ils font.

Par la seule pensée logique, nous ne pouvons acquérir aucun savoir sur le monde de l'expérience; tout savoir sur la réalité part de l'expérience et aboutit à elle.

En un certain sens, je considère qu'il est vrai que, comme l'avaient rêvé les Anciens, la pensée peut saisir le réel.

Bien que je sois aujourd'hui un vieux bonhomme, je suis toujours d'attaque pour travailler et je ne crois toujours pas que Dieu joue aux dés.

... Voilà qu'il m'a de nouveau précédé de peu, en quittant ce monde étrange. Cela ne signifie rien. Pour nous, physiciens croyants, cette séparation entre passé, présent et avenir ne garde que la valeur d'une illusion, si tenace soit-elle.

La science n'est qu'un raffinement de la pensée quotidienne.

La science a pour premier objectif d'appréhender et de relier conceptuellement, de la façon la plus complète qui soit, les impressions sensibles dans toute leur diversité.

Il est hors de doute que la mécanique quantique a mis la main sur un beau morceau de vérité.

Tout ce que les hommes font et inventent sert à satisfaire des besoins ou à calmer des souffrances.

Pour ceux qui sont imprégnés de l'idée que les événements sont reliés par des lois causales, l'idée d'un être qui intervient dans le déroulement des événements est tout à fait impensable.

Un contemporain a dit, à juste titre, que les chercheurs sérieux sont, à notre époque en général matérialiste, les seuls hommes profondément religieux.

Je crois qu'un sourire vaut mieux qu'une réponse.

Il est certain que la conviction - apparentée au sentiment religieux - que le monde est rationnel, ou au moins intelligible, est à la base de tout travail scientifique un peu élaboré.

Le désir d'atteindre à une connaissance objective fait partie des choses les plus sublimes dont l'homme est capable.

Le destin suprême de l'homme est de servir librement et non de dominer et de s'imposer d'une façon ou d'une autre.

Mais, si le désir d'atteindre le but est réellement vivant en nous, alors nous ne manquerons pas de forces pour trouver les moyens nécessaires pour l'atteindre et pour mettre ces moyens en pratique.

En premier lieu, je crois, avec Schopenhauer, que l'un des motifs les plus puissants parmi ceux qui conduisent à l'art et à la science est le besoin de s'évader hors de la vie quotidienne, de sa douloureuse grossièreté et de sa désolante monotonie, hors des entraves de nos propres désirs éternellement changeants. Ce besoin pousse les plus sensibles à se dépouiller de leur existence personnelle pour s'ouvrir au monde de la contemplation et de la compréhension objectives.

La science est un outil puissant; l'usage qu'on en fait, soit pour le salut de l'homme soit pour sa malédiction, dépend de l'homme, pas de l'outil ; avec un couteau, on peut tuer ou servir la vie. Ce n'est donc pas de la science que nous devons attendre le salut, mais de l'homme.

Pour moi, l'effort tendu vers la connaissance est un de ces objectifs autonomes sans lesquels l'homme qui pense ne peut accepter consciemment la vie.

Comparées aux autres impulsions affectives élémentaires, celles de l'amour, de la pitié et de l'amitié sont trop faibles et trop limitées pour amener la société des hommes à une condition supportable.

Donc : ne pas surestimer la science et ses méthodes quand il s'agit de problèmes humains !

Avec son existence courte et fragile, l'individu ne peut trouver de sens à sa vie qu'au service de la société.

Tous ceux qui ont un travail peuvent craindre de le perdre.

Je ne crois pas que faire de la politique soit pour l'individu la meilleur manière d'être efficace.

Les minorités dirigeantes détiennent avant tout l'école, la presse et la plupart du temps également les organisations religieuses. Par ces moyens, elles dominent et dirigent les sentiments de la grande masse dont elles font un instrument docile.

La vie de l'individu n'a de sens que si elle sert à embellir et à ennoblir la vie de tous les êtres vivants. La vie est sacrée, c'est-à-dire qu'elle est la valeur suprême de laquelle dépendent tous les jugements de valeur.

Il ne m'est pas facile de surmonter la tendance qui me pousse à vivre dans le silence de la réflexion.

Au service de la vie, le sacrifice devient une grâce.

La prédominance de l'esprit critique empêche qu'on suive aveuglément aucune autorité humaine.

Ce n'est pas en parlant et en écoutant que se forment les personnalités mais en travaillant et en agissant.

J'ai connu des enfants qui préféraient l'école aux vacances.

Si elle n'est pas perpétuellement recrée, la vérité nous échappe purement et simplement.

Nos conceptions de la réalité physique ne pourront jamais être des conceptions définitives.

Ne te fie pas à l'apparence rassurante : Il faut être né pour le sublime.

Auteurs cités



SCHOPENHAUER : L'homme peut faire ce qu'il veut, mais il ne peut pas vouloir ce qu'il veut.
( dans le spectacle ou dans l'épreuve des difficultés de la vie, j'y ai toujours trouvé un réconfort et puisé une infinie tolérance )